Inventaire de succession
24 mai 1707

Pour faciliter la compréhension de ce texte, j'ai rétabli partiellement l'orthographe et la ponctuation modernes. J'ai par ailleurs traduit certains termes de patois, et ajouté des commentaires concernant le contenu du texte. Ces éléments ajoutés par moi le sont en rouge et entre crochets. Il s'agit de l'inventaire de succession de mon ancêtre Jean ROLAND (SOSA 1608).

Inventaire général des meubles, titres et papiers, debtes actives et passives de la succession de desfunt Jean ROLAN, dit Provansal, en son vivant cordonnier en vieux, demeurant à Sévigny Laforest.
Icelui faict à la requeste et diligence de Jeanne LEPINE, sa veuve en dernière nopces au nom et comme mère et tutrice de François ROLAN, fils mineur dudit défunt et d'elle, en la présence de Jean ROLAN, Maître-cordonnier demeurant à Rocroy, curateur audit mineur.
Ledit inventaire portant évaluation qui a été faicte par Jean PERNELET et Pierre LEBATS, laboureurs demeurant audit Sévigny Laforest, qui ont juré et promis es mains des notaires soussignés de faire ladite évaluation et estimation en leur consience et la plus juste qu'il leur sera possible. Et lequel inventaire a été procédé ainsi qu'il en suit par devant les Notaires en la Sénéchaussé de Reims, Terre et Baronnie des Potez [Pothées], résidants à Aubigny et Logny Bogny soussignés. Ce jourd'huy Quatorzième jour du Moy de May mil sept cent sept.

Premièrement
[une livre vaut 20 sols]

Un cramail de fer battu estimé à vingt cinq sols [crémaillère de cheminée]
Un croupe à sendre estimé à trois sols [seau à cendres]
Un couverseau à four estimé à six sols [petit couvercle]
Deux marmites avec leurs couvercles estimés à vingt sols
Un grand chaudron de fer estimé à vingt sols
Un autre petit chaudron de fer estimé à cinq sols
Un siau de bois bandé de fer estimé à douze sols [seau de bois, cerclé de fer]
Une serine à battre le beurre, un petit siau [seau] à mettre le lait, quinze telles à mettre le lait [bassines à lait], un couloi [passoire à lait], une tinette [baratte à beurre], deux cloyettes [petites claies] avec deux pots de terre, le tout estimé à cinq livres
Une selle à cheval estimée à dix sols
Une maie [pétrin de ménage], une panière [couvercle de la maie], un fourgeu, une palle [pelle] avec un tamis de crin le tout estimé à cinquante deux sols
Un moyen salleri estimé à cinq sols
Une paire de balances de bois estimée, avec la marque à beurre, à dix sols
Un cuviau [cuvette] servant à faire la lessive estimé six sols
Un couvrete [couverture] à lit de laine blanche telle esquelle estimée a vingt sols
Deux draps à lit en toile de traminer estimés à trois livres dix sols
Une petite nappe avec deux serviettes en toile de chanvre estimés à quinze sols
Une capote de drap brun estimé à cent sols
Un juste au corps, une paire de culottes, une paire de bas, un chapeau avec une paire de soulier tels esquels, estimé le tout à cinquante cinq sols
Un habit de lit de tapisserie tel esquel estimé à cent sols
Une assiette de terre à la Rose estimée à quatorze sols
Une armoire bois de chesne fermant à clef estimée à neuf livres
Une petite table telle esquelle estimée à vingt sols
Une autre moyenne table estimée à cinq sols
Une brouette estimée à vingt sols
Une gamelle de bois avec un entonnoir estimés dix sols
Trois petites bouteilles de gré estimées à trois sols
Trois paniers d'osier estimés à trois sols
Un coq et trois poules estimés à vingt cinq sols
Une foinette et deux foines estimées à quinze sols
Un proye, un pis et un hoyau estimés à trente sols
Une chaise couverte de paille avec deux bancs tels esquels estimés à douze sols
Une petite table avec une petite scie estimés cinq sols
Un moyen (???) estimé à trois sols
Quatre vaches de divers poils, estimées à cent vingt livres
Deux aumailles [génisses] de deux ans, estimées à trente livres
Deux autres aumailles [génisses] d'un an estimées à huit livres
Un petit toriau [taureau] d'un an estimé à quatre livres
Un petit sac en toile de troupe estimé à dix sols

 Tous lesquels meubles ci-dessus inventoriés ont été représentés par ladite tutrice entre les mains de laquelle ils sont restés, et ladite estimation faite par lesdits Pernelet et Lebat qui ont d'abondance affirmé, par devant nous Notaires, avoir fait ladite estimation en leur conscience, dont acte que ladite tutrice a marqué ayant déclaré ne savoir escrire ni signer, ledit curateur signé avec nous sus-dits soussignés notaires les jour, moi et an que dessus.

Il est dû par le nommé Jacques MEZIERES marchand Boucher à Rocroy la somme de cinquante sols

Chapitre des debtes passives

A Louise Pernelet, femme de Becquimant, demeurant à Rocroy trente sols
Au Sieur Regnaudin, marchand à Mézières, la somme de deux cent livres de principal avec les interêts
A Madama Colla, marchande à Rocroy, la somme de treize livres onze sols
Au nommé Cravate, de Rocroy, trois livres
A Louis de Vouge, de Rocroy, trente trois sols
A Pierre de Vouge, de Rocroy, trente cinq sols
Au Sieur de Beau, chappelier, douze sols
Au Sieur Dessin, marchand à Rocroy, onze livres
Aux collecteurs du sel de l'an 1706 et de l'an présent 1707, Douze livres sept sols
Aux collecteurs de la taille, cent sols
A Mr Lecopin, de Rocroy, 4 livres 10 sols
A (???) maistre d'escolle, trente sols
A Jean Pernelet, de Sévigny la Forest, trente quatre sols
Au nommé Poreau, de Rocroy, vingt-huit sols
A Claude Colinot, de Bourg Fidèle, quarante cinq sols
A Pierre Pernelet, cinquante sols
A Géra Tully, diz sols
A Pierre Canepin, douze sols
A Pierre Lépine, trois livres 

Les meubles contenus auu présent inventaire se montent suivant l'estimation qui en a estée faicte a la somme de deux cent onze livres douze sols [inscription surchargée par deux cent cinq livres neuf sols] (211 L. 12 sols)
Les debtes actives à celle de cinquante sols (2L. 10 sols)
et les debtes passives suivant quelles ont été déclarées, sauf à joindre celles qu'on découvrira après, à la somme de deux cent soixante huit livres huit sols (268 L. 8 sols)

Controlé à Aubigny, vingt huitième May 1707

Ce jourd'huy vingt quatrième May mil sept cent sept, le présent inventaire a esté affirmé véritable par devant Messieurs les officiers de la Justice d'Aubigny [deux noms illisibles]
en foy de quoy le greffier soussigné appose mon seigne

Le 22 juin 1707 la dite veuve a déclaré qu'il estait dû à Madame Rouart, marchande à Rocroy, la somme de vingt deux livres neufs sols [la somme en chiffre indique 26 L. 9 sols]